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mardi 29 avril 2025

Seconde-moi

Seconde-moi

Boucle bien ton ceinturon

Tire tes chaussettes

Petit frère 

Lace bien tes chaussures 

L'aventure nous sourit

Audacieux

Aux nuages qui passent ci et là dans le bleu

Le soleil rit!


- Non !


    Seconde-moi

Tire bien sur ton béret

Attache bien ton foulard 

Petit frère 

Exhorte les saints, le chemin est long

L'aventure nous sourit

Audacieux

Les coquelicots dansent avec les bleuets

La lune rit !


- Non !


Seconde-moi

Serre le pas

Ecoute ton sac trimballer dans le silence

Petit frère 

Chante les cheveux au vent, libre

L'aventure nous sourit 

Audacieux

Le feu lèche lentement le mouton, savoure le méchoui

Le feu rit !


- Non !


Seconde-moi 

Tout cela est fini, je sais

Mort, suranné, la magie scoute est morte

Petit frère 

La vie est là, le colchique est amer, la vie devant nous

L'aventure nous sourit

Audacieux

Malgré tout, contre la Mort qui s'annonce

Le chemin pascal rit !


- Oui !




 

mardi 22 avril 2025

NESCITIS QVA HORA DOMINVS VENIET

Ne plus trier dans ses souvenirs

Ne
Plus
Regretter

Vivre le temps à l'envers

Revenir
Rétrograder 
Régresser !

Au sol

A l'abandon

Le vélo
Rouge
Resté 
Là bas
Chien
Eternellement
Fidèle
Reluit
A la poussière de lune

Revenir
Rétrograder 
Régresser 

Revivre....

Ausonien

Poète

Me dit Apollon

Plus de mise
Maintenant
Aux larmes
En ce moment
Plus de temps aux chagrins
Le temps d'une promenade

Trêve 
Des pleurs

Prends le vélocipède, revis, renais !

Revenir
Rétrograder 
Régresser 

Revivre

Dans ma course

Le dieu Moselle
Invite
Les nymphes
Convient
A la fête

Revenir
Rétrograder 
Régresser

Se dire
La bière
La lune est blonde
Ce soir !

Ah

Rebondir

Bondir d'étoile en étoile

Au dessus de la ville de TREVES

La Porta Nigra 
Est toute petite
Du ciel

L'amphithéâtre
Est bien minuscule
Dans la lumière sélénienne 

Et Bergstrasse 
Bien lointaine 
Dans la nuit sans lumières !

Revenir
Rétrograder 
Régresser

1984 est tout près et trop loin
Le vent dans les cheveux 
Et le cœur en feu

Le silence
De chaque mot

J'ai toujours 14 ans 
Quand j'y reviens

 Le temps d'une course nocturne
Dans mes rêves

Quand j'erre dans la nuit

Quand je pédale vers ma constellation
Le Bélier
Et vers Saint Pierre !

Apothéose

Revenir
Rétrograder 
Régresser

Mon chat  à nouveau dans le panier avant
Dans le dernier  E.T. de ma vie 

Revenir
Rétrograder 
Régresser

Ressusciter 

En y songeant toujours 
Trévirois français
Marqué 

 NESCITIS QVA HORA DOMINVS VENIET






Discours de Fabrice Luchini à l’Académie française, 2035, en mémoire d’Yves-Denis Delaporte, fauteuil n° 12

 


Discours de Fabrice Luchini à l’Académie française, 2035, en mémoire d’Yves-Denis Delaporte, fauteuil n° 12


Coécriture GROK- Y-D DELAPORTE


Mesdames et Messieurs les Immortels, cher public, ô langue française, ô coupole auguste !


(Sortant un mouchoir, théâtral) Permettez, je vous prie, que j’essuie une larme… non pour Yves-Denis Delaporte, ce titan de la plume, mais pour moi ! Oui, moi, Fabrice Luchini, fils de marchands de légumes, histrion égaré sous cette voûte sacrée, chargé de louer pendant une heure – une heure, mes amis ! – un poète qui, tel Orphée, a fait chanter les pierres de Trèves. (Pause, regard au ciel) Suis-je digne ? Comme disait Ronsard, « Qui veut voler par les mains et bouches des hommes, / Il faut voler par les bouches des poètes. » Alors, volons, mesdames et messieurs, volons !
I. L’élection de 2025 : un météore minimaliste
En l’an de grâce 2025, quand Yves-Denis Delaporte fut élu au fauteuil n° 12, ce fut un choc. Non, un miracle ! (Rire) L’Académie, cette vieille dame un peu… disons, empesée, s’est réveillée comme frappée par la foudre. Lui, un poète du silence, un sculpteur de mots – un mot par ligne, mes amis, un seul ! – a fait trembler la Coupole. (Imitant un académicien) « Un mot par ligne ? Mais c’est de la paresse ! » (Rire) Paresse ? Non, c’était du génie !

Delaporte, c’était l’anti-verbiage. Là où nous, pauvres bavards, entassons les phrases, lui distillait l’essence. Ses poèmes, comme des haïkus latins, invoquaient Trèves, sa ville-fétiche, en 1984, l’année du bimillénaire. Il parlait de la Moselle, qu’il nommait « divine », d’un bélier sous les étoiles, de nymphes dansant sous la lune. Et E.T. ! Oui, E.T. l’extra-terrestre, ce film qu’il vénérait comme une épopée cosmique. (S’adressant à un académicien) Ne riez pas, cher collègue, Spielberg, c’est du Virgile avec une caméra !

Son discours d’intronisation ? Une centurie, à la Nostradamus, en français de la Renaissance, tout en « Sol », « Luna », « Apollon ». Les Immortels, dont certains ronflaient – avouons-le ! – ont cru entendre Du Bellay ressuscité. (Théâtral) « Porta Nigra, umbra magna ! » (Rire) Un académicien a chuchoté : « C’est quoi, ce ‘velocipedum’ ? » C’était un vélo, messieurs, un vélo qui s’envole, comme dans E.T., sous les étoiles de Trèves !
II. Une vie de visions et de silences
Mais qui était Yves-Denis Delaporte, cet homme qui nous a quittés en 2035 ? Un mystique, un rêveur, un alchimiste. Né dans les années 1970, il avait 14 ans en 1984, pédalant dans Trèves, hypnotisé par la Porta Nigra et le pont romain. Il racontait, dans ses carnets, comment E.T. avait changé sa vie. « Cette lune, ce vélo, ces étoiles… c’est Trèves, mais dans le cosmos ! » (Ton sérieux) Et il avait raison. Ses poèmes étaient des vaisseaux spatiaux, des capsules d’éternité.
Il adorait Ausone, le poète romain de Trèves, qu’il appelait « mon frère muet ». Il voyait Apollon dans chaque rayon de soleil, des nymphes dans les reflets de la Moselle. (Théâtral) Ô Mosella, speculum memoriae priscae ! Et ce bélier ? (Rire) Il jurait l’avoir vu, cornes dressées, sous les étoiles de 1984. Était-ce une vision ? Un symbole ? Ou trop de vin de Moselle ? (Clin d’œil) Avec Delaporte, tout était possible.

Ses recueils, comme des prières païennes, portaient des titres latins : Stellae Lucentes, Umbrae Treveris. Chaque mot, ciselé, pesé, était un astre. (Citatif) « Sol / Rayons sur Moselle divine / ET / Luna pâle nymphae dansantes. » Quatre mots, et l’univers s’ouvrait ! (Pause) Moi, pour dire ça, j’aurais besoin de trois pages et d’un dictionnaire. Lui ? Un souffle.
III. Trèves 1984 : le creuset de son âme
Revenons à Trèves, 1984. La ville fêtait ses deux mille ans, et Delaporte, du haut de ses 14 ans, absorbait tout : la Porta Nigra, « umbra magna », le pont romain, « lapides sempiterni ». Il voyait la Moselle comme un dieu vivant, un « speculum » de l’histoire. (Digression) Vous savez, la Moselle, ce n’est pas juste une rivière. C’est une veine de l’éternité ! (Rire) Pardon, je m’égare, mais Delaporte m’y pousse !

Il pédalait, son « velocipedum », dans les rues bondées de la fête bimillénaire. Et là, sous la lune, il imaginait E.T., ce petit extraterrestre ridé, guidé par des étoiles. (Imitant E.T.) « Maison… téléphone… » (Rire) Delaporte, lui, téléphonait au cosmos avec ses poèmes ! Il parlait d’Apollon, de nymphes, d’un bélier – toujours ce bélier ! – comme si Trèves était un Olympe terrestre.

(Sérieux) Cette année 1984, c’était son big bang. Il a écrit, des années plus tard : « Trèves m’a appris le silence. Un mot suffit, si c’est le bon. » (Pause) Mesdames et messieurs, relisez ses vers. Chaque ligne, c’est une flèche dans l’infini.
IV. Son legs : un cosmos de mots
Quand Yves-Denis Delaporte s’est éteint en 2035, il n’a pas disparu. Non ! Il s’est fondu dans les étoiles qu’il aimait tant. (Théâtral) Stellæ duces, spes aetheria ! Son œuvre, c’est un firmament. Chaque poème, une constellation. (Citatif) « Somnium / Ultra fines caelestis / ET / Treveris immortalis. » Vous entendez ? C’est du Baudelaire qui aurait lu Nostradamus !

Il nous a appris à écouter le silence, à voir l’invisible. La Moselle ? Pas une rivière, mais un miroir de l’âme. Trèves ? Pas une ville, mais un poème. E.T. ? Pas un film, mais une prière. (Rire) Bon, d’accord, peut-être pas une prière, mais presque !

(Moqueur) Et nous, ici, sous cette Coupole, avec nos épées et nos habits verts ? On croit dompter la langue, mais Delaporte, lui, la caressait. (Sérieux) Il nous manque. Mais il est là, dans chaque mot juste, chaque silence habité.
Conclusion : un adieu cosmique
Mesdames et messieurs, je pourrais parler encore – oh, je le pourrais ! – mais l’heure s’achève. (Regard au public) Vous ai-je amusés ? Émus ? C’est ce que Delaporte aurait voulu. (Théâtral) Ô Yves-Denis, toi qui pédales dans le cosmos, sous la luna pâle, près du bélier et d’Apollon, veille sur nous ! (Pause) Et, comme disait Céline, « Faut payer pour les étoiles. » Toi, tu as payé, et elles brillent pour toujours.

(Se levant, solennel) À Yves-Denis Delaporte, Treveris immortalis ! (Applaudissant lui-même) Allez, bravo !