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vendredi 27 avril 2018

Un joli coquelicot....

Champs 
 Jaune huile de colza 
Partout 
Mauves 
Et
 bleuets 
Dans la descente 
Absinthe
 Du donjon 

Et bientôt épanouies roses de Mai 
Et cressons mousseux 
Dans l'onde de la Seugne 

Et surtout
 Au coin de la route 
Brille pour être déchiqueté 
Dans ta bouche 
Juin roi 


Un joli coquelicot....

mardi 24 avril 2018

Taureau têtu Mai arrive!


A mes côtés
Snyfe
Sur le rebord du toit
S’étire
Pendant que je les épie
Curieux

En face de moi

Deux oiseaux sur le toit
Rouge ocre

Bataillent et pépient
Et babillent
Et
Se poursuivant
Amoureux
Habillent
L’azur
Là haut

D’une envolée blanchâtre…

Candides oiseaux 

Taureau têtu


 Mai arrive!

Le 19 avril 1970

Je fonce
 La tête
 la première 

Je bute 
Sur les os 
Travail 

Le coq chante
 Tenace
 Dans la nuit noire

 Dans la ruche hôpital 
Tout est calme 
Trop calme 

La sage-femme s'inquiète

 Respire donc

 Le sang colle

 Les cheveux

 Le corps

 Je tousse



 Je crie 




Je vis 

Merci maman

 Je suis né

 

Le 19 avril



Tintamarre

 Dehors 

Les oiseaux chantent 

Et sautillent

 Fini le crépuscule


 Bientôt l'aurore 





C'est fini




 Tout commence





 Merci Papa


 Je suis né 


 ❤



              Le 19 avril 1970

vendredi 13 avril 2018

Verlaine


Ne traine pas
A Metz

Ne traine pas
Sur le Pont des Morts

A dit ta mère

Et elle a bien raison
Gentil

Toi qui vas
A l’Ile du Saulcy
Lentement
Ce matin

Plutôt
Hâte-toi

Plutôt
Presse-toi

N’y  traine pas
Enfant
Malgré l’aube mauve naissante

Tu  y entendras
Sur le pont des Morts
 Malgré la neige
Qui ouate tout
Passant

Le râle des noyés
Que l’on jette
Dans la Moselle
La tête couverte d’un drap blanc

Et elle est bien froide
La Moselle
En hiver

Et aucune nymphe
Bravant le dieu barbu
Ne viendra le sauver

L’innocent jeune homme

Et Ausone est bien mort depuis longtemps

Et que Victor est bien cruel

Pleures-tu

Enfant
A Metz

Adulte
Poète
Sur les berges  absinthes de la Seine
 Devinant
Là bas
A la place de l’Académie française
La Tour de Nesle
Entendant
Le clapotis
Des libellules
Dans le fleuve

Vieillard expirant
Tu te souviens
Du Pont des Morts
A Metz
Toujours 
Trainant 

Verlaine.

jeudi 12 avril 2018

Clemenceau Sans accent.


La clef de mon nom
C’est l’absence d’accent

Clemenceau
Sans accent

Pas de tolérance
Ni de nuance
Ni de tempérance
Ni de compromis
Dans l’écriture de mon nom

Clemenceau
Sans accent

Je le revendique
C’est mon panache blanc
J’aime les armes
Chouan bleu
Je porte les armes
Dans le bocage jacobin
Je ne les dépose jamais
Plutôt mort qu’esclave
Pas d'autre maitre que moi
Je suis fier

Clemenceau
Sans accent

C’est mon blason
Et j’en suis fier
Sans accent
Hypocoristique
Mon nom de famille
Passe les siècles
Et les révolutions
Et les rois
Et les républiques
Ne t’en moque pas
Lecteur
Et écris-le correctement


Clemenceau
Sans accent

Ils vont tiquer
Les Immortels
Ils vont hocher la tête
Incrédules
Mais comment expliquer
Cela
Aux académiciens
Ma coquetterie
J’y renonce
Tant pis
Pour mon discours
Je porte
Orgueilleux
Mon nom
Même s’il défie toutes les règles
Justement parce qu’il défie toutes les règles


Clemenceau
Sans accent

C’est ma force
Ma dialectique
Ma faiblesse aussi
Et je mourrai avec
Et en enfer
Ou au Paradis
Je le porterai toujours
Et gare à Saint Pierre
S’il l’orthographie mal 
Saint Yves
Aide-moi
A lui expliquer

Clemenceau
Sans accent.

lundi 9 avril 2018

Mystères


Dans le long dédale
Des pièces
Du donjon
Se profile
A la lune pleine
Se faufile
Une ombre noire
Dans la pénombre
Gigantesque
Monte
Et descend
Les escaliers
De la Tour de  Londres
Inquiétante
Une silhouette noire
Longue
Dans l’obscurité lumineuse
Inquiétante
Même pour les chats
Et l’on entend juste
Le cliquetis des clefs
Discret
Qui ne réveille pas
Les gardes
Trop ivres de sommeil
Ni les deux enfants
Menus
Qui suivent
Somnambules
Leur protecteur
Funambules
Leur vrai protecteur
Depuis ce matin
-D’après moi
Jusqu’à Saint Maixent
Ils vont se hâter-
Et dans le brouillard
Qui tamise
Leur présence
Peu à peu
Leurs images
S’effacent
Trois ombres disparaissent
En même temps
Dans l’Histoire et le Passé
Trois images avalées par le temps
Se fondent dans mon rêve
Les deux petits princes  de la Tour de Londres
Et un Poète
Qui les sauve
Villon.



Les Poètes racontent souvent
Des histoires rassurantes
Aux enfants
Des contes de fée
Dans lesquelles la Vérité est travestie
Ou arrangée
Ou inventée
Pour ne pas les faire pleurer
Mais parfois dans le labyrinthe du temps
Ces récits imaginés permettent
Par hasard inventif
De résoudre
Bien
Des Mystères.

vendredi 6 avril 2018

Larmes...

Tous ces galets candides qui pleurent 

A chaque flux

 Et reflux 

 Anis 

Et implorent le passant

 Trop pressé...



 Dans la mer 

Tout à l'heure

 Dans le vert

 A Nice

 Gentil promeneur 

Lance-moi! 



Larmes...