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mercredi 3 mai 2017

Comme cela



Un jour
Comme cela
Apollon ne me guidera plus…

Un jour
Comme cela
La mer sera lac
Plus de vagues
Ni de tempêtes
Ni d’ouragan
Ni de caravelles
Lourdement chargées
D’or et d’argent…

Un jour
Comme cela
Sur l’ile déserte
Le dauphin
Mouillé
Abandonnera
Le marin
Esseulé
Définitivement….

Un jour
Comme cela
A la lumière de la Lune
Le jour
Sera
Nuit
Et
La Nuit
A la lumière du Soleil
Sera jour
Pour toujours…

Un jour
Comme cela
Sur  le seuil de l'entrée
 La porte massive et  lourde
Se fermera
A mon nez
A jamais…

Et j’errerai
Comme cela
Tout d’abord
Dans la Cité
Désolé
Ma lyre cassée
Hagard
Seul
Abandonné
De mon dieu
Les cheveux en désordre
Et l’on n’y entendra plus
Que mes cris
Dans l’Agora…

Et devant la porte fermée
Ensuite
Pour toujours
Comme cela
Je déposerai
Ma couronne de laurier
Défraichie
Dans la poussière
Ma lyre désaccordée
Sur la plage déserte
Vers, quatrains
Sur le sable mouillé
Et seul
Comme cela
Se frottera
A moi
Quand même
Le chat angora…


Et
Sur les marches mouillées
Enfin
Comme cela
J’attendrai la Mort
Las
Et je me souviendrai
Comme cela
Des joies d’antan
Et des chagrins d’hier
Et l’écho me transportera
Désabusé
Les récitations de mes poèmes
Et sur les marches
De mon palais ruiné
Je verserai
Des larmes
Sur l’ingratitude
De mon dieu
Sur l’inconstance d’Apollon
Qui
Comme cela
Pour les faire grandir
Un jour abandonne ses Poètes
Comme les chiens 


Comme cela…

mardi 2 mai 2017

BACH


Bercé café
B-A-C-H
L’enfançon fugue sur les quatre notes de musique
si la do si
..

Café bercé
B-A-CH
L’apprenti fugue sur les quatre notes de musique
 si la do si

Bercé café
B-A-C-H
Le compositeur fugue sur  les quatre notes de musique
 si la do si

Café bercé
B-A-C-H
 Derniers instants sur ses quatre notes de musique
si la do si
BACH

Que mon café est amer ce matin!


 

mercredi 26 avril 2017

cinquième saison

Automne-

 feuilles mortes! 

Hiver- 

neiges!

 Printemps-

 amandiers en fleur!

Eté-

coquelicots!

Pourquoi toujours je pleure à la cinquième saison?

mardi 25 avril 2017

Requiem



Un concours a été organisé  par les chanoines de  la cathédrale pour la composition du plus beau Requiem.

Les chanoines regardent avec intérêt les différentes compositions musicales envoyées par les candidats et enregistrées par ordre d’arrivée.

Les dossiers  passent de main en main.

Soudain des feuilles éparses volent dans le ciel, lancées par une main furibonde.

Frère Anselme le doyen des chanoines n’est pas commode, malgré son âge vénérable.


-          Non, non et non ce n’est pas possible !
-          Qu’avez-vous donc Frère Anselme ?
-          Ce n’est pas possible de confier cette œuvre sacrée à ce compositeur !
-          Pourtant ce Requiem m’a l’air parfait.
-           Peut être mais habiliter cette œuvre !!!
-          Qu’avez-vous donc contre ce jeune compositeur ?
-          Il est notoirement athée et il ne s’en cache pas.
-          Mais c’est la plus belle des compositions qui nous ait été soumise.
-          Non, non et non…Nous allons nous déconsidérer. Pour lui ce n’est qu’un jeu, pour nous c’est  du sérieux.
-          La Grâce de Dieu  peut saisir  tous les croyants, même un athée.
-          Vous écoutez ce que vous dites ? Un athée, avoir la Grâce… impossible….
-          Mettons donc  les œuvres au vote à notre prochain Conseil demain.
-          Oui Frère Anselme vous voulez intervenir ?
-          Je demande que l’œuvre retenue soit celle qui ait été adoptée à l’unanimité.
-          Bien Frère Anselme. (les autres chanoines soupirent).
-           

Le lendemain, le vote a lieu.

 L’œuvre sulfureuse est à la surprise de tous adoptée à l’unanimité.

A l’unanimité.

Tous les regards se tournent vers Frère Anselme.

-          Frère Anselme, la nuit vous a porté conseil ?
-          Bah j’ai prié et sûrement un ange gardien m’a dissuadé de voter contre et m’a incité à la sagesse.
-          Vraiment ?
-          Et puis cette œuvre sera donnée à l’un de nos prochains enterrements
-          Oui et alors ?
-          Et puis je me fais vieux. Je suis le prochain sur la liste, je le sens.
-          Oui et alors ?
-          Alors j’ai pensé, quitte à être enterré, autant l’être avec ce Requiem. Ce Gabriel FAURE est trop doué.


lundi 24 avril 2017

Béni sois-tu Frère Père!




Toujours à faire des constructions en sable, en bois, en pierre, cet enfant.

Se lamente le maître de maison ce matin

Cet enfant me désespère.

Hoche de la tête  le maître de maison ce matin


 Je lui alloue les meilleurs professeurs, les meilleurs  troubadours, les meilleurs savants de l’Italie et cet enfant n’en fait qu’à sa tête, construire, construire et construire !

 Gronde  le maître de maison ce matin

Moi qui lui alloue les meilleurs théologiens, les meilleurs auteurs de casuistique, les plus grands Docteurs de la Sorbonne,

Trépigne le maître de maison ce matin


Au lieu  de chanter l’Amour  en provençal, de parler en français avec les diplomates  et  de parler à Dieu en latin,  ce petit Monsieur ne pense qu’à bâtir et à bâtir !

 Grogne  le maître de maison ce matin


Tu finiras mendiant, je parie, Bonne Mère!

Pleure le maître de maison ce matin

Et en plus tu t’es blessé à la main, petit imbécile! Et en plus tu saignes...

Conclue désolé le maître de maison ce matin

François tu ne feras rien de bon dans la vie ! 

Le sang, gouttelettes, se mélange à la bure de Saint François d'Assise....

Béni sois-tu Frère Père! 


vendredi 14 avril 2017

Boum!



Après-midi de mai
Bruits de tondeuse enrayée
Odeur de pelouse coupée 
Tourterelles enrouées...

Mais
Studieux
Je récite 

 bos
bovis
bovi 
bovem
bos 
bovi 

boves
boum
bobus/bubus
boves
boves
bobus/bubus


Boum!

jeudi 13 avril 2017

La Dialectique



- Monsieur, parlez moi de la Dialectique-
interroge le professeur de Rhétorique  ce matin l’un de ses élèves…

L’élève se mit à chanter :

Trop
Philanthrope
Le Poète
  Répand
Le trésor
En vers
Qu’il a en lui
Et plus il en donne
Trop dispendieux
A ses lecteurs
Et plus il accumule
De pièces et de diamants
Dans sa caverne
Et plus son trésor est beau
Et rutilant
Et plus  il ne peut pas s’en empêcher
Avare
De le  compter
Son trésor
Rubis par rubis
Trop
Dragon
Trop  
Misanthrope.


Trop
Misanthrope
Le Poète accumule
                                                                   Son beau trésor  
Et plus la nuit et le jour
Il craint d’être cambriolé
Et plus il tremble
Que ses diamants
Ne soient que du charbon
Au clair de lune
Et plus il s’inquiète
Si ses pierres précieuses n’étaient que du verre
A la lumière de midi
Et plus il donne aux autres
Par dépit
Les richesses ne servent à rien
Dans la mort
L’on est nu
Au Paradis
Le trésor matériel est vain
                                              Et plus il conserve, plus il dépense, plus il reçoit
Le Poète
Calcule
Bien  
Trop bien
Ses vers
Trop  philanthrope.

C’est la dialectique !

- Bien Monsieur, c'est brillant. Juste  une critique, votre Dialectique est peut être un peu trop littéraire, élève Tolkien.