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vendredi 3 avril 2015

Nostradamus

Du sucre roux

des Canaries

d'abord...

Des fruits gorgés du soleil 

surtout...

Le feu qui lèche le cul de la marmite 

là...

Tout se fige.... dans le rouge....le sang

des cuillerées

si délicieuses à réciter

des quatrains

si délicieux à déguster...


Des confitures écoeurantes de mures ou de myrtilles

aussi

qui te donnent envie de vomir

dans leurs caillots

pourpres

des massacres à venir

dans leurs caillots

rose tyrien

des peuples égorgés

dans leurs caillots

orange abricot

des tyrans assoiffés de sang...


Des cuillerées

si délicieuses à réciter

des quatrains

si délicieux à déguster


  dont la reine ne se lasse jamais

et dont le peuple  ne se lasse jamais

et dont tu ne lasses jamais


malgré toutes leurs énigmes

 devin confituré

Nostradamus


jeudi 2 avril 2015

Di faciant laudis summa sit ista tuae

Apollon...

à l'aube
joli Remords
inlassablement
tu reviens
au petit matin
doux  Remords
tu reviens

pardon


au bout de la   nuit
infailliblement
triste Remords
tu reviens
au petit jour
roi de papier pourpre

pardon


gentil Remords
tu reviens
à  la fin de la nuit
inlassablement
petit mort
Joli Remords
à 5:38


pardon ...

Me tourmenter

Apollon

ne viens donc plus!

Pourquoi te fâcher donc  pour si peu

Poète

je te promets

d'autres tragédies

demain matin

d'autres pièces
d'autres bergeronnettes
d'autres rêves
d'autres matins
d'autres brumes
d'autres couronnes

demain matin

d'autres rives
d'autres magies
d'autres rimes
d'autres crimes
d'autres rois
d'autres sangs

je te promets

courage William

je t'inspire

dors rendors toi  et médite
durant ton sommeil

tout à l'heure

je te tiens la plume

dans le sang

tu écriras


Di faciant laudis summa sit ista tuae


 demain

tu

brodes sur cette nouvelle tristesse

demain

tu brodes sur Ovide

demain

tu brodes ton éternel remords



la Mort


William !


Las Apollon, las !


Agrippa !

Pons

Passage du chemin de la Tour...

le sang
y
mousse

vert émeraude



gentil Agrippa !




Pons

Passage du chemin de la Tour...


la mousse
y
saigne

 amarante

doux Agrippa !




Pons









Passage du chemin de la Tour...


en vain


tu y nettoies ta dague

de larmes

en vain

tu nettoies ta dague

 dans la mousse

poétique


toujours ce sang...



Poète maudit


 Agrippa !



Mohiloff !

Pauvre chien


chien du duc d' Enghien


tu le suis partout

compagnon de ses derniers jours

tu l'accompagnes partout


et

aux pieds de ton maitre
tu attends
pion anonyme
dans un champ de bataille
perdu d'avance

la mort

-échec et mat bientôt ?

Pauvre chien


chien du duc d' Enghien

animal fidèle

tu sanglotes et tu lèves
doux Cerbère
vers les étoiles insensibles
animal
ta tête
vers la constellation du chien invisible
ton museau
vers ton maitre


qui tente sans cesse
de te faire partir

chien malheureux

Pauvre chien


chien du duc d 'Enghien

et

tu te balances
tristement
et tu sanglotes
lui   est si impassible
et tu te cramponnes
à lui
et tu jappes

à la mort

pauvre chien


chien du duc d' Enghien

à ses pieds


je t’accompagne mon doux Suzerain !

Au loin

Le peloton d'exécution
arrive
dispersant
les fantômes des rois 
chantant une dernière Carmagnole
au brouillard du matin rose
le château de Vincennes en  tremble et en frémit
d'avance
au clair de lune brouillé par les nuages en courroux


l'orage arrive

le peloton d'exécution est là
les anonymes assassins sont là
les fusilleurs sont là

ils vont le tuer
ton maitre
ils vont te tuer

Pauvre chien


chien du duc d' Enghien


domestique chien fidèle !

Ton maitre caresse ta tête
Ton maitre va mourir comme un chien

comme toi


Pauvre chien


chien du duc d'Enghien

tu seras tout à l'heure
mort
à ses pieds


animal fidèle

et tu n'en as cure

et tu ne t'échappes pas

malgré les efforts des soldats

et tu vas mourir

à coté de lui

dans les bas-fonds du château de Vincennes


avec lui

et tu lui lèches la main

une dernière fois


pauvre chien


chien du duc d'Enghien

animal féodal


et tu vas le retrouver au Paradis

ton maitre

je te le promets


car j'en suis certain

le Paradis existe pour les bêtes fidèles....



et  maintenant

gentil chien


Pauvre chien


chien du duc d' Enghien

tu gis

à ses pieds

éternellement

les sangs mêlés dans la boue

 dans les bas-fonds du château de Vincennes








et je pleure ton sort

et je t'admire

tant de noblesse




chien mort

comme un Prince

mort

au petit matin

mort

chien prince
chien fidèle

chien de marbre

chien du duc d' Enghien

Mohiloff !

lundi 9 mars 2015

mercredi 4 février 2015

Laisse- moi te demander et te demander et te demander Jolie Mort éternellement…



Chaque soir
 Bleu de Prusse
A la lune amande 
Il l’implore
Mais elle ne vient pas
Depuis des années
C’est le même rituel

Elle est sourde
Elle est aveugle
Elle ne veut pas de lui

C’est la même ritournelle

Elle ne veut pas le prendre
Elle ne veut pas de lui..

Et il la supplie
Et il la prie
Et il la pleure

Elle est inflexible!

Pauvre il devient riche
Des nefs portent son blason de marquis
Sur toutes les mers
Elle le rend prospère
Quatorze enfants
Elle le rend fécond
Il amasse
Les marmots braillards
Les sous dorés
les maitresses lutines
Les champs de roses de Bulgarie
Les châteaux aux toits argentés
Elle le rend puissant  
Aussi puissant qu’un Charles Quint
Elle le rend célèbre
Que des Poètes et des académies
 Prennent pour Mécène!


Vieillard

Maintenant 

Il  a tout pour être heureux

Et pourtant  il peine dans son immense Palais albâtre...

Il la voulait
Jeune
Elle ne veut pas de lui…

Jusqu’à ce matin

Elle frappe à sa porte

Elle lui chante
"Viens enfin  j’exauce ton vœu
Mortel amant
Je t’amène
Ce soir tu soupes avec moi…"

Non pas tout de suite !

C'est son dernier cri


Non pas maintenant !

C'est son dernier râle

Laisse- moi te demander et te demander et te demander Jolie Mort éternellement…

lundi 2 février 2015

Alors laissons les jouer...



Qui le premier a eu l’idée ?

Peu importe…

Près du bloc
Les enfants se sont mis à jouer

Ainsi

Une bataille de boules de neige improvisée
Après un long voyage de trois jours
Les enfants ankylosés se détendent

Ainsi

Et oublient le froid
Et leur peur
Et leur  chagrin
D’être séparés de leurs familles

Ainsi

Aussi agiles que des chamois
Ils se battent  
Et crient
Et oublient…ainsi !

Tous les regardent

Du coin de l’œil

Dans le camp

Certains pleurent
Ou rient

Dans le camp

D’autres prient
Ou
Maudissent le Ciel

Dans le camp…

Seuls les enfants jouent ainsi
Et personne n’ose les interrompre

Car bientôt il ne restera plus rien

D’eux
De leurs jeux

Car bientôt il ne restera plus rien

De ces enfants
Défiant  le froid  de  cet enfer blanc
De ces amandiers en fleur
Embrasés par les fournaises de cet enfer  sur terre

Bientôt !

Alors laissons les jouer... 


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Jérémie, chapitre 1, versets 11 à 14:


« La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: Que vois-tu, Jérémie? Je répondis: Je vois une branche d'amandier. Et l'Éternel me dit: Tu as bien vu; car je veille sur ma parole, pour l'exécuter. La parole de l'Éternel me fut adressée une seconde fois, en ces mots: Que vois-tu? Je répondis: Je vois une marmite bouillante, du côté du nord. Et l'Éternel me dit: C'est du nord que la calamité se répandra sur tous les habitants du pays. »