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jeudi 11 décembre 2014

Saint Joseph


Dans cet atelier de Florence
L’ on  s’y anime,  l’on y  court  l’on s’y amuse..

Mais gare au Maitre ce matin

 Les apprentis

Ronchon et grognon

Depuis des semaines, des mois, des années

Attelé à une commande pourtant facile!

Représenter une Nativité!

Le B.A.B.A. du métier!

Représenter les bergers heureux?
Pas de problème!
Représenter le cortège des  Rois Mages savants?
Pas de problème !
Représenter la Mère de Dieu ?
Pas de problème!
Représenter anges et angelots peu sages
Comme ses apprentis ?
Pas de problème !
Représenter le baudet et le bœuf peureux
Devant cette soudaine animation ?
Pas de problème !

Mais comment représenter Joseph ?

Et cela dure des semaines, des mois, des années
Et la commande n’est pas assurée
Et les  commanditaires s’impatientent
Et Florence rit
De sa mésaventure !
Mais pas les apprentis
Malheureux
De voir leur Maitre peiner…

En cette veille de NOËL
Le Maitre a décidé de passer l’éponge
Tant pis se dit-il
Tandis que la neige recouvre de son ombre blanche
La campagne toscane
Maudit Apollon 
Il va arrêter, arrêter…définitivement !

Viens Maitre
Lui dit un nouvel apprenti
Viens avec moi
Lui dit un apprenti qui lui semble vaguement familier


Viens
Lui dit l’apprenti en lui prenant la main autoritairement…

Et l’enfant l’amène près du porche d’une église...
Y est né un chaton
Au creux des pierres froides
Et la mère lèche la petite créature ensanglantée  
Et des poules picorent et cherchent dans la neige
Et un chien regarde de loin  la scène !

Vois
Lui dit l’enfant !

Ah le Maitre ne comprend pas
Au premier abord
Mais regarde et fixe attentivement la scène
Et s’attarde sur le regard du chien…

Et le Maitre a alors compris !

Quand il s’en est retourné
Le Maitre n’a jamais retrouvé l’apprenti
Pour le remercier
Envolé l’enfant
Ou est-ce le fruit de son imagination ?

Et toute la nuit le Maitre peint
Et peint et peint la Nativité…
Et  au petit matin son œuvre est magnifique
Et Florence passe et passe et passe
Et l’on admire son tableau

Voyez !


Dans ce tableau

Humblement

 Il s’y est représenté  en Saint Joseph

Et comme lui 

il regarde l’Enfant Dieu
Avec confiance, bienveillance et tendresse
Malgré ses inquiétudes pour l’avenir de cet enfant
Il savoure ce moment de joie
Le Messie est né et il en est content
Il est venu dans sa famille…

Dans son atelier !

Joyeux NOEL !

lundi 8 décembre 2014

Bélier Ascendant Poissons... je gainsbourge!

Bélier

Ascendant
Poissons...



je gainsbourge!

pauvre César



Ah
Terrible Imperator
sanguinaire Fils de la Louve

cruel aimé de Vénus

tu t'es levé ce matin
mélancolique

et l'aube
ne t'a apporté aucune joie
la rose
ne t'a pas agréé
une  bise de rosée
le citronnier
ne t'a pas consolé
de  ses fruits acides

et
tu as pleuré

une nouvelle fois

devant ton miroir…

Ah

victorieux consul
tu as
tout
vu
tout
conquis

l'Egypte
la Numidie
la Gaule

Le Monde

sont maintenant
tiens

Exploits

terres communes à  l'Urbs

et

toute la ville chante ta gloire

et tu n'es toujours pas rassasié

de gloire
de sang
d'or

victorieux Cyrus
 
 de jolis princes
thraces
barbares
blonds et bouclés
au teint de lait
 
de jolies reines de Saba ou de Colchide
Médées
cruelles Hounas  bouclées
Cléopatres
au teint Mat

papillons
que tu épingles
délicatement
dans ton tableau de chasse

mais tout cela ne te satisfait pas
et tu en sais la cause

car au Sénat

avant de lancer tes traits

tu rabats
vainement
ta mèche

pour cacher ton haut front….

Ah

 Pauvre ami

par ce geste
C'est à   ce moment là que tu te sens vraiment

 mortel
vulnérable
condamné par le destin…


et
tu sanglotes de plus bel

seul ce soir

seul dans la nuit de Mars

et tu te désespères

seul face à ton reflet 

pauvre César

 (non pas d’être tué demain

-peu t’importent les Ides !- ).

Non

coquet

Tu pleures

De ne pas avoir
encore
la chevelure

lourde
épaisse
masquant les yeux
soyeuse

celle d’un Gaulois vaincu

de ne plus avoir
la chevelure

lourde
épaisse
masquant les yeux
soyeuse


celle de Vercingétorix

 pauvre César

Ou de Justin Bieber !

jeudi 4 décembre 2014

la buche de NOEL



Enfant

Tiens la main de ton  grand-père
Tendrement

Et
Mets la buche de NOEL
Dans la cheminée 

La buche de cerisier
Qui se consumera
Lentement

La buche des trois jours 

Qui fleure si bon l’été

Et
Tendrement
Tiens la main de ton petit-fils

Vieillard !

la pauvre tortue amoureuse d'Hermès




O


fils de Maïa

mignon voleur
gentil Hermès

implorait la tortue

ne sois pas cruel

bouclé garnement plein de ruse

sois avec
moi

aimable

utilise moi
dieu des Morts

ne me méprise pas!

Ah

tu sais mon destin
et Apollon
te l'a soufflé

en vers
peu ambigus pour une fois

insiste la campagnarde

et tu as pleuré ce matin
et tu l'as maudit

ce Phébus
méchant
ce frère  cruel

et tu as juré

Sur le Styx

Tu ne me tueras pas

Mais las

C’est ton destin !

Obéis !




En  larmes

tu me caresses la tête

et en pleurs
tu frottes  mon écaille verte

délicatement

de fleurs

mais tu hésites
mais tu as bien tort

sois fort!


O
fils de Zeus

reprend l'aimable bête

sois inflexible
fais de moi
jouet banal

ton instrument

je veux  

de mes gémissements
que l’aube résonne
de tes douleurs

la Musique

te  fera
tout


oublier!

Un peu !




O
sois plus courageux

pleure la tortue

tu es un dieu

ne l'oublie pas
apprenti dieu

tu dois être inflexible

pas de pitié

arrache ma vie


tranche la
avec un burin

avec des tiges de roseau
fixe moi

à  travers le dos

tends moi
d'une peau de bœuf

et
de sept cordes harmoniques

enfin…

que c'est facile
heureux Hermès

rit la lente créature

je serai la Lyre

à jamais
ton invention


et  pour te pardonner


immortelle


une constellation!








Alors

ne t'attarde pas à  des remords
inutiles

adorable Messager des Immortels

je suis déjà   fière
de te servir

de toi
  l'instrument
des dieux

même du cruel Apollon

et du pauvre Poète  
qui pleure

sur ce poème

sur cette inspiration
sanglante


sur la pauvre tortue
amoureuse
d'Hermès !



mardi 2 décembre 2014

Alexandre Junca…




J’ai refermé le livre de DOSTOIEVSKI

Maudits   Karamazov

Et je me suis dit

Tout cela est bien beau

Tu écris bien Dostoïevski

certes

Mais que dire à des parents

Qui réclament des comptes au destin

Que dire tout simplement

S’il était vivant

A lui

A  Alexandre Junca !



Divine Providence

Volonté divine

Destin..

Que les mots sont vains

Et nous ne comprenons rien

Et nous sommes en face de notre peine

Et il nous reste que des larmes et du chagrin

Et à déplorer

frères humains

La tragédie

Le destin d’ Alexandre Junca !



Les crimes au sol croassent  souvent  impunis

Et quel châtiment est assez grand du reste ?

  -une guillotine  ou l’enfer n’y suffisent pas…

Et quel plaisir il en tirerait

Des souffrances de ses bourreaux ?

Et en fait le Paradis nous importe peu...

Il était mieux vivant

Alexandre Junca !


Alors 

il ne nous reste qu’à expier ou à pleurer ou à chercher

En vain

Des explications qui n’en valent pas la peine

Dans notre chemin

Nous sommes bien seuls

Dans notre foi ou notre haine de Dieu


peu importe

aidons-nous à porter le fardeau

servons les autres pour nous sauver

 pour  Alexandre Junca…


Mon interprétation  n'est pas assez orthodoxe -je le crains !

DOSTOIEVSKI   je te trahis lecteur !

Je rouvre le livre de mes 17 ans pour ne pas pleurer plus !

 Maudits Karamazov !

Alexandre Junca!

lundi 1 décembre 2014

Hier...


Nous avons partagé la même bière
Nous avons partagé la même écume
Nous avons partagé tout hier!

 Hier...

Nous avons partagé les mêmes soirées de rugby  
Nous avons partagé les mêmes  ciné-clubs
Nous avons partagé tout hier !

Hier...

Nous avons partagé les mêmes déboires
Nous avons partagé des jours  l’amertume
Nous avons partagé tout hier !

 Hier...

Nous avons partagé les mêmes promenades de Corniche
De Nice à Menton
Nous avons partagé les mêmes casinos
De Beaulieu à Juan Les Pins
Nous avons partagé tout hier!

 Hier...

Nous avons partagé les mêmes Réveillons
Les mêmes serpentins, les mêmes bouteilles de champagne
Nous avons partagé les mêmes films
Et le nôtre était magnifique
Nous avons partagé tout hier!

 Hier...


Nous avons partagé les mêmes barbecues
Les mêmes riz, les mêmes steaks chez Sébastien
 Nous avons partagé les mêmes musiques
les mêmes groupes de rock, le même Volume
Nous avons ensemble  pleuré, ri, plaisanté, exploré, amusé
 Nous avons sauvé le même Willy

 hier...

Il était mon Falstaff, mon ami, mon Renald Waymel 

 

 hier....



Il est mort !